MARC NAMMOUR & LOIC LANTOINE

BIOGRAPHIE

MARC NAMMOUR et LOÏC LANTOINE

fiers et tremblants

29 OCTOBRE 2021

[ LA CANAILLE / L’AUTRE DISTRIBUTION ]


L’objectif est de faire un pont entre une certaine idée de la chanson française et d’un rap ré-inventé. Une sorte de laboratoire poétique où les deux protagonistes laisseraient aller librement leur plume libéré des codes ou des cases qui l’étouffent. Un Besoin de s’extirper des normes établies et de défricher l’inconnu.
Tout commence en 2010 au Bataclan, Marc Nammour et Loïc Lantoine ne se connaissent pas  encore mais vont croiser leurs verbes à l’occasion d’un concert en soutien au journal L’Humanité. Après cette improvisation mémorable, ils se promettent de pousser cette rencontre impromptue. Ça  se fera huit ans plus tard et quelques albums de plus à leur actif à La Scène Nationale du Jura.

Loïc Lantoine vient croiser son verbe à celui de Marc Nammour avec l’appui des trois musiciens de La Canaille (Jérôme Boivin, Valentin Durup, Tibo Brandalise). Une ambiance musicale aux sonorités urbaines au service d’une parole poétique ancrée dans le réel. « Des textes inédits écrits ensemble pour l’occasion qui feront écho avec ce que nous sommes, ce que nous refusons et surtout ce à quoi nous aspirons. Nous avons en commun les mêmes valeurs humanistes. Les petites gens sont nos héros ordinaires. »

Et si Loïc se revendique de la chanson pas chantée, qu’est ce que le rap si ce n’est aussi de la chanson pas chantée ? 
Marc Nammour a toujours suivi une voie singulière dans le hip hop français. Après quatre albums avec son groupe culte La Canaille, trois créations hybrides (99, Un homme qui crie n’est pas un ours qui danse, Work In Progress), une fameuse adaptation sonique du texte emblématique du « Cahier d’un retour au pays natal » d’Aimé Césaire (Debout dans les cordages), le voici qui surprend encore une fois le petit monde de la musique avec cette collaboration inattendue. 

 « Nous regardons le monde du même belvédère, fiers et tremblants. Fiers de nos origines sociales modestes, fiers du chemin parcouru, fiers de ne pas céder à la bêtise ou à la facilité, fiers de vivre la main tendue avant le poing fermé, fiers de savoir reconnaitre sur le champ la beauté universelle. Et tremblants parce que nous sommes remplis de doutes et d’incertitudes. Parce que nous sommes en recherche permanente et que nous avons plus de questions que de réponses. Parce que nous assumons pleinement notre ultra sensibilité, notre vulnérabilité à l’heure où dire cela passe pour un aveu de faiblesse. Et nous savons que notre société ne fait pas de place pour les faibles, elle les croque. Elle nous veut durs, forts, remplis de certitudes avec ce regard de gagnant. Elle aime le rire des vainqueurs. » 

Et le ton est donné dès la première plage. C’est sur une boucle hypnotique et une rythmique épurée que l’A.D.N de l’album s’expose. Fiers et tremblants. Un bonjour bienveillant et chaleureux pour annoncer la couleur du disque. Une quête poétique qui refuse de se complaire dans la facilité. On le comprend aisément, les thèmes abordés seront tantôt fiers tantôt tremblants à l’image des préoccupations qui animent les deux auteurs. Chacun a sa manière de scander le verbe, plus aéré pour Lantoine et plus percussif pour Nammour, mais le même amour des mots qui sonnent justes. 

« On l’aime à mort la vie ».

 Ici la poésie est partout, c’est un langage qui évolue au rythme des saisons. Il se nourrit et transforme l’héritage de ses pairs rendant hommage aux gens qui doutent d’Anne Sylvestre et rendant Gloire aux perdants.

 Résolument à contre-courant, notre duo ne se reconnait absolument pas dans la méritocratie ambiante. Les marginaux et les laissés-pourcompte sont ici à l’honneur. La république des « winners » n’a qu’à bien se tenir, le camp des « losers » magnifiques ne lui emboitera jamais le pas. 

Fiers et Tremblants est un disque ambitieux, inclassable, intimiste, d’une grande richesse musicale et d’une acuité politique tout en subtilité. Il y mêle rythmique organique et électronique au service d’une langue simple et pourtant pointue. C’est un pont entre un rap lettré et une chanson française engagée. La poésie comme échappatoire d’une routine inexorable. La poésie comme rempart à la dérive. La poésie pour contrecarrer la mesquinerie des décideurs politique. La poésie pour redorer le blason d’une humanité trop souvent malmenée par les marchands de malheur. 

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